I’m not really here

« I’m not really here » est une série photographique de réflexions de passagers dans les transports en commun d’Île-de-France.

Un peu plus de 4 millions de passagers transitent dans le métro parisien chaque jour. Nos déplacements se font souvent en compagnie très proche des anonymes, puisqu’aux heures de pointe plus de 4 personnes occupent un seul mètre carré. Deux solutions se présentent alors : la cohabitation assumée avec les autres passagers, ou la recherche d’une bulle personnelle. Les habitudes sociales et culturelles des Français et plus particulièrement des Parisiens les amènent vers la deuxième solution. Cette recherche d’un espace personnel isolé du bruit et du monde extérieur, accompagnée de la volonté d’oublier les passagers autour, met fréquemment les usagers dans un état réflexif, les fait s’évader dans leur esprit. Selon la théorie du comportement de la foule de Freud, devenir un membre de la foule permet ainsi de déverrouiller l’inconscient… et c’est peut-être dans cet inconscient que les passagers se réfugient pendant leurs trajets.

La série a pour but de démontrer ce phénomène en capturant ces moments d’isolement, immobiles, perdus dans leurs pensées. Les passagers ne sont pas pour autant montrés frontalement, mais à travers leurs reflets dans les surfaces lisses ou vitrées des wagons. La photographie des réflexions - qui modifie la perception du sujet grâce à la texture dense et souvent légèrement abimée des surfaces réfléchissantes - augmente l’effet d’isolation et de déréalisation - les sujets se voient fictionalisés, éloignés de la réalité. Une exposition rallongée permet d’approfondir cet effet avec l’introduction d’un certain flou. Les passagers se retrouvent comme derrière un brouillard, dans l’univers du mythe ou du fantasme, presque perdus dans leur propre monde, comme s’ils n'étaient pas vraiment là, mais ailleurs…

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